compler un manque

  • Expérimenter nos émotions pour apprendre à reconnaitre nos besoins

    Nous avons vu dans le dernier blog qu’il y avait un lien entre notre corps, nos émotions et nos pensées. Et que nos émotions désagréables nous servaient à reconnaitre si un besoin était comblé ou pas. Pour cela nous allons commencer par faire le tri entre les vraies émotions et les fausses.

    On peut parler d’émotions vraies ou fausses[1].  Mais pour les reconnaitre il est essentiel de les distinguer les unes des autres. Et cela nous demande d’expérimenter leur pouvoir dans une situation donnée. En ce qui concerne les émotions agréables, comme la joie nous ne rencontrons pas beaucoup de difficulté. La plupart du temps, nous laissons le processus émotionnel se dérouler jusqu’au bout, sans même en être tout à fait conscient. Lorsque nous prenons un peu de recul en contemplant un magnifique paysage, nous en constatons alors ses effets. Nous nous sentons plein d’une énergie insoupçonnée, comme ressourcés. Nous repartons plein d’une force physique qui nous pousse à nous dépasser. La joie éprouvée nous a procurée cette formidable énergie.

    Il en va de même avec les émotions désagréables. Prenons un exemple : Je viens d’essuyer un refus, pour un projet dans lequel j’avais besoin d’une aide financière. Je peux me sentir tout à coup très mal en sortant de l’établissement concerné. Je suis abattue et défaitiste. Je ressens comme un poids qui m’écrase. Je n’ai plus envie de rien, je me traîne jusqu’à ma voiture.

    De fil en aiguille des souvenirs malheureux  commencent à m’envahir l’esprit et peu à peu je sombre dans une déprime. Pour en sortir rapidement, je mets mes émotions de côté et je me dis que ce n’est pas grave si je ne réalise pas ce projet, que ma vie est très bien ainsi, je n’ai pas à me plaindre, il y a des gens bien plus en difficultés que moi. Et je reprends le cours de ma vie. Malheureusement pour moi, mon entrain à disparu, mais je fais bonne figure. Jusqu’au  jour où des symptômes apparaissent dans mon corps. Parce que je suis dans le déni d’un besoin. Comme si je n’avais aucune raison valable de me sentir mal. Seulement, quand il s'agit d'un besoin, il n' y a pas de raison qui tienne. Un besoin c'est vital.

    A ce stade de mon évolution, disons que mon organisme, mon système neurovégétatif n’a pas trouvé d’autres solutions, pour attirer mon attention sur la disharmonie qui règne à l’intérieur de mon être, que de développer des symptômes. C'est-à-dire qu’entre mon esprit, mon corps et mon âme, il y a maintenant un de ces composants qui n’est plus sur la même longueur d’ondes que les autres. Je peux avoir la tête qui tourne sans comprendre pourquoi, je peux avoir des nausées, alors que j’ai mangé comme les autres qui n’ont aucun malaise. Ce déséquilibre, si je n’y prends pas garde, peut me conduire, au fil du temps, à déclencher une maladie.

    Avec cet exemple cité plus haut, nous nous rendons compte que pour ne pas ressentir le mal-être procuré par le refus que je viens d’essuyer, j’ai étouffé les émotions qui y étaient liées. Je ne me suis pas donné le temps nécessaire pour les identifier. Je me suis aussitôt convaincu que je pouvais, comme d’habitude, reléguer ces ressentis désagréables aux oubliettes. Mon mental, ma raison, mes pensées ont détournés mon attention du besoin qui avait motivé ma demande. Cette attitude s’appelle une résistance qui agit contre le ressenti émotionnel. Cette résistance me permet de laisser, les croyances inconscientes, défaitistes et négatives, qui m’habitent depuis mon enfance,  reprendre le dessus. C’est de cette façon que je réagis, sans m'en rendre compte,  dans des circonstances similaires.

     Pour apprendre à identifier nos émotions nous allons devoir commencer une démarche visant à reconnaitre nos modes de fonctionnements, face à une situation comme face à une personne en particulier. C’est un peu comme se regarder dans un miroir. Et nous allons devoir laisser cette émotion nous envahir, sans pour autant nous laisser submerger. C'est-à-dire que tout en laissant monter cette émotion, nous allons l’étudier en nous posant quelques questions. Quels mots je mettrai sur ce que je ressens ? Toujours avec l’exemple pris plus haut : je me suis sentie dévalorisée par les propos du banquier. Il ne me fait pas confiance, peut-être qu’il ne me croit pas capable d’aller jusqu’au bout ? De mener à bien cette entreprise ? Ect. En allant au bout de ce cheminement, je me rends compte que toutes ces pensées sont les miennes depuis toujours. C’est moi qui n’ai pas confiance en moi. Au fond, je ne crois pas que je puisse aller au bout de ce projet.  

    A ce stade, j’ai dévié de mon objectif, qui lui répondait à mon besoin de créer une activité dans laquelle j'allais exprimer ma sensibilité, un talent. En comblant ce besoin « exercer cette activité, qui me comble de joie » je rassemble toutes les parts de mon être. Je me sens unifiée parce que j’ai satisfait mon besoin. Ces informations sont importantes pour nous, parce qu’elles nous renseignent sur l’état de nos besoins. Sont-ils satisfaits ou pas ? Cette question est primordiale pour mon développement, parce qu’un besoin c’est quelque chose de vital pour mon bien-être. Pour l’équilibre harmonieux de toutes les parts de moi-même. D’où va découler une bonne santé.

    Qu’est-ce qui m’a fait dévier de mon besoin ? Une croyance ! Celle de croire que je n’étais pas capable. Voyez-vous, comment en acceptant de regarder mon émotion de tristesse j’ai été conduite à découvrir la cause de mon abattement. ME CROIRE INCAPABLE !

    Cette découverte est ce que j’appelle une piste. Ensuite, mon cheminement sera de continuer mon investigation plus profondément, pour trouver : comment ? Et qui m’a conduite dans cette croyance ? Parce que c’est elle que je vais déprogrammer. Je me suis rendu compte que je me croyais incapable. La question : est-ce qu’un jour quelqu’un m’a dit ou fait sentir que j’étais une incapable ? Aussitôt un flash traverse mon esprit : oui ma mère ! Je revois la scène, le lieu, l’enfant que j’étais. Je ressens les mêmes émotions et sentiments : je suis abattue, triste, découragée. J’avais le projet de faire de la poterie et elle s’est moquée de moi, me disant : tu te prends pour qui ? Pour Picasso ! A cette époque je croyais ma mère. Si elle le dit, c’est que c’est vrai !

    Et bien voilà ce que j’ai à transformer, la croyance que je suis pas Picasso, que je ne possède aucun talent. Avec l’aide de mon thérapeute, je vais pouvoir retourner dans ce souvenir et ajouter des images où, l’adulte que je suis devenue va défendre l’enfant et rendre à ma mère sa croyance. Comme la nature a horreur du vide, si j’enlève quelque chose, il est essentiel que je mette quelque chose d’autre à la place. Une autre croyance plus positive. Pourquoi serais-je incapable de concrétiser un projet ? Je ne suis peut-être pas Picasso, mais comme lui j'ai le désir de créer de beaux objets. Avant de devenir l'artiste reconnu qu'il était, il avait appris en s'exerçant jusqu'à ce qu'il produise soit ressemblant à ce qu'il avait en tête. En persévérant.

    Bien souvent j’avais entendu ma mère dire qu’elle ne pouvait pas faire ceci ou cela parce qu’elle n’avait pas d’argent. Et elle ajoutait "on ne prête qu’aux riches". Il y avait là une autre croyance qui vienait s’ajouter à la première et qui bloquait ma créativité. Comme je ne possèdait pas l’argent nécessaire pour créer mon activité, je cherchais à emprunter. Oui mais si on ne prête qu’aux riche, je tournais en rond! Avec des croyances comme celles là je ne peuvais rien faire.

    Bras ouverts 1Il s’agit maintenant de créer une nouvelle croyance. Comment puis-je changer quelque chose auquel je crois ? En regardant du côté de la logique. En inversant ma croyance. Si la croyance inculqué par ma mère était vraie. Personne ne pourrait créer quoi que se soit. Il existe différentes façons pour créer une activité, des associations, des experts, des personnes plus expérimentées qui ont envies d’aider les autres. Il existe des opportunités dont je n’ai même pas idées. Quand j’écoute les récits de ceux qui ont réalisés leurs rêves, ils sont partis de rien et ils ont persévérés, ils ont gardés la foi en leur projet. Ils ont essayés et recommencés, jusqu’à y arriver. Si j'ai l'envie, un rêve en moi, alors c'est que j'en ai le potentiel. Et un potentiel ça se développe. Donc c’est possible de réaliser ce qui me tient à cœur. Donc je peux croire en mon projet. Je ne sais pas encore comment je vais m'y prendre, mais je m’imagine en train de faire ce que j'aime faire. Dans l'exemple c'était de la poterie. Je retrouve la joie de vivre et un bien-être intérieur s'installe en moi. Je dis OUI à la vie.  

    Prochain stages:

    28.29.30 octobre "Apprendre à libérer sa mémoire émotionnelle"

    Pour tous ceux qui souhaitent prendre un nouveau départ dans la vie! 06.67.56.94.99

    Lumineuses pensées

    Chantal

     

    [1] Michelle Larivey, La puissance des émotions, Edition de l’homme, Québec 2002.